Diddy Kong Racing était sorti sur la N64 en 1997, ce qui ne nous rajeunit pas ! Des pensées anxiogènes s'emparent de moi à la seule vue de la boite du jeu, me faisant prendre conscience qu'il ne me reste plus que 36 ans à vivre avant de clamser, si l'on se réfère à une longévité de 70 ans pour les hommes. En même temps, les états d'âmes de ma psyché, on s'en tape royalement.
Dans le registre « je recycle un vieux hit et je lui rajoute des petites options », Nintendo est sans conteste le roi. Ainsi cette version DS de Diddy Kong Racing ne déroge pas à cette "règle". Il faut tout de même que vous sachiez qu'à l'époque de sa sortie sur N64, je n'avais pas particulièrement accroché à l'ambiance du jeu pour diverses raisons. Il faut dire que j'étais (et reste) un fervent adepte de Mario Kart, que je trouve nettement supérieur au soft de Rare en terme de fun et de jouabilité. Bref, commençons par les présentations. Vous aurez le choix entre une clique de 8 personnages (et 4 secrets à débloquer) avant de débuter l'aventure. Le jeu se déroule sur le même schéma qu'un Mario 64, avec un nombre de ballons à gagner à la place des étoiles, pour débloquer les accès aux différentes courses. Les joutes de vitesse prendront place sur terre, sur mer... et dans les airs à l'aide de différents véhicules : le kart, l'aéroglisseur et l'avion. Par rapport à Mario Kart, Diddy Kong Racing introduit un aspect aventure sympathique en sus des classiques courses poursuites, avec de l'exploration et des clés à trouver pour pouvoir débloquer des challenges qui vous rapporteront des fragments d'amulettes. En somme, question durée de vie, le jeu de Rare tient la route, si je puis dire.
Comme dans Mario Kart, le bordel en moins
Côté concept, DKR n'hésite pas à reprendre les ingrédients qui ont érigé Mario Kart au rang de hit en puissance. De ce fait, on retrouvera le système de bonus à glaner pour pourrir ses concurrents (flaque d'huile, peau de banane, missiles, turbo...) sans oublier les fameuses zones de boost qui propulsent votre véhicule lorsque vous passez dessus. Dans MK, les courses étaient chaotiques et s'effectuaient dans un joyeux bordel ambiant. Ici, tout est tellement ordonné qu'on se croirait en F1 tant l'IA de vos adversaires est morne. C'est simple, pour tout ce qui relevait des courses j'ai le plus souvent terminé en tête du peloton, me donnant l'impression de me livrer à une balade en solitaire à chaque fois. Seuls les challenges m'auront offert du fil à retordre. Pour ce qui est du gameplay, l'interface de l'écran tactile DS n'est pas optimisée puisque l'on pilotera tous les véhicules de manière conventionnelle avec la croix de direction. Finalement, on n'utilisera l'écran tactile que pour mettre en marche son moyen de locomotion, avec une hélice ou une roue à faire tourner manuellement avant que la course ne débute, pour effectuer des démarrages éclairs, ou encore péter des ballons au stylet. Bref, je suis un peu déçu de ce côté-là.
De la N64 déguisée
Côté réalisation, on a affaire à la version N64 avec l'anti aliasing et le flou en moins. Mais le jeu reste très beau et coloré, en partie "grâce" à la taille nanique de l'écran de la portable de Nintendo, qui minimise l'effet de texturage en immondes plaquettes de dalles Gerflor. Le défilement des décors demeure très fluide et offre de bonnes sensations même si technologiquement parlant, la DS est un peu à la ramasse côté 3D, surtout si on la compare à celle que l'on retrouve sur PSP. Concernant les reproches persos, et ce sera forcément très subjectif, je trouve que les héros du jeu manquent furieusement de charisme... Que ce soit le tigre ou la tortue en passant par le volatile, je regrette un peu la patte très « ricaine » du design qui fait plus penser à du Rayman qu'au style habituel de Nintendo, bien plus mignon et attachant. Mais bon, la firme blairienne Rare a sinon fait du très bon taf dans l'ensemble même si ce DKR n'est qu'un portage de plus qui utilise une technologie datant d'il y a exactement 10 ans sur 64 teubs.
Une durée de vie de la mort
Au final, Diddy Kong Racing est tout de même un excellent jeu de course dans la plus pure tradition des Mario Kart, même si je pense qu'il ne surclasse pas ce dernier en terme de fun. En revanche, il possède un net avantage sur son rival en terme de durée de vie avec ses 24 tracés, tous abordables de manière différente selon le véhicule choisi. Par exemple avec l'aéroglisseur il est préférable de couper dans l'eau, en avion il ne faut pas hésiter à aborder les circuits en ligne droite etc... C'est cette diversité de gameplay ajouté au mode aventure qui tiendront en haleine les joueurs exigents. Là où MK s'expédiait à la vitesse de la lumière, DKR nécessitera plus de temps pour nous livrer tous ses secrets. Ensuite il y a également l'incontournable jeu en multi en "game sharing" (jusqu'à 6 joueurs avec une seule cartouche !) via le mode Wi-Fi qui octuplera tout l'intérêt du jeu... Pour finir, même si nous n'avons droit ici qu'à un simple portage sur DS (avec de toutes petites, mais vraiment toutes petites nouveautés...), ce sera toujours avec une très grande joie que nous l'accueillerons dans notre ludothèque ramenarde de « oldies but goodies ».